dimanche 25 août 2013

Olivier Moret : la victoire contre le Danemark et la finale à venir.

L'entraineur des tricolores revient pour nous sur la rencontre face au Danemark, synonyme de qualification pour la prochaine Coupe du Monde, et sur la finale qui s'annonce face aux autrichiens.


Pour commencer une question sur le fond avant la forme : la qualification pour la finale permet une nouvelle médaille européenne et une qualification pour la Coupe du Monde. Cela est important ?
C'est super important car cela permet de prouver qu'il y a une continuité dans les performances de l’Équipe de France et cela veut aussi dire que l'organisation mise en place est performante que ce soit le Junior Bowl, la supervision des meilleurs joueurs ligue par ligue, ou le travail des Pôles qui permet d'avoir un « fond d'assurance » sur des joueurs qui s’entraînent et sont suivi à l'année. Notre façon de faire pour l'instant n'est pas une erreur sur le fond, même si évidement on peut toujours s'améliorer. Concernant la qualification pour la prochaine Coupe du Monde au Koweït c'était essentiel de l'acquérir car sinon on aurait forcément remis les choses à plat et ce à commencer par le staff qui aurait forcément du changer et cela m'aurait franchement désolé : juste avant le match, j'y ai pensé un bref instant en me disant « et si... ». Cela aurait été vraiment dommage qu'on en arrive la car ce sont des gens de très haute qualité qui font un énorme travail avec tous les groupes qui sont passés en Équipe de France Junior. Et puis plus basiquement, en cas de non qualification pour le Koweït, c'était la remise en cause de certains dispositifs avec le Ministère des Sport. On a prouvé avec la qualification que l'on reste dans la continuité et dans le succès au niveau du ministère et de la fédération, et ce même s'il y a des choses à corriger. Imaginez que depuis 2004 on a jamais quitté le podium européen ce qui n'est pas un hasard : c'est le fruit du travail.

Sur la forme on s'attendait à un match un peu différent et malgré un bon départ, ce fût une victoire difficile a acquérir.
On en avait parlé lors de notre précédent entretien et il c'est passé ce que l'on pouvait redouter : premièrement on n'avait pas le rythme qu'avaient les danois vu qu'ils avaient disputé un match récemment alors que pour nous c'était un premier match de tournoi et c'est toujours très piegeux car on cherche souvent ses repères, deuxièmement on a affronté une bonne équipe et on a commis beaucoup trop d'erreurs face à eux, enfin on a des décisions arbitrales qui ne nous aident pas même si cela fait parti du match. Mais on n'a pas a se chercher d'erreurs sur les arbitres ou quoi que ce soit : si on a été dans cette situation, c'est principalement car on a pas su rendre une copie super propre et cela a maintenu sans cesse les danois en vie.

Le Danemark a en effet converti de nombreuses 3éme et 4éme tentatives, ce qui n'est jamais bon signe.
C'est clairement des choses à corriger : il nous reste 2 jours à peine pour préparer la finale. On va essayer de corriger ce que l'on peut mais ce que j'ai dis aux joueurs c'est qu'il faut se servir des erreurs que l'on a fait pour les éliminer et j’espère que les joueurs ont compris que le soucis du détail dont on leur parle depuis le début est quelque chose d'indispensable. Le détail, la qualité de pratique qui détermine ce que l'on fait en match... tout cela est essentiel.

Sur les équipes spéciales, il y a eu de bonnes choses sur relances, moins sur les transformations. Une réaction ?
Étant perfectionniste je me rappelle des 2 field-goals contrés... mais c'est vrai que l'on a un kickoff recouvert qui est rappelé pour un coup de sifflet intempestif qui nous fait très mal car c'était un moment important car cela nous aurait peut-être permis de créer un écart d'entrée de match, un kickoff return qui nous remet dans le match alors que l'on est au creux de la vague, un autre kickoff que l'on retourne... c'est vrai que c'est pas mal mais il reste a travailler notamment sur un punt ou l'on est pas tellement aligné et un punt ou on est un de trop. Offensivement on a eu quelques boulettes, et défensivement Coach Nicolas Prevost va avoir pas mal a dire aux joueurs car les danois ont beaucoup complétés ; il va falloir que l'on voit ce que l'on va faire face aux autrichiens soit afin de plus les agresser, soit afin de mieux couvrir.

La victoire est acquise sur le tout dernier drive, a moins d'une minute de la fin. Un rapide retour sur ce scénario Hitchcockien ?
C'est un point positif que l'on ait réagi dans le money-time. Je tiens aussi a souligner que l'on a beaucoup critiqué le système offensif des bleus, or il se trouve que l'on marque sur une passe et on acquiert la 4éme tentative décisive sur une passe de Ramky vers Mahoungou donc on est clairement loin d'être monocordes, même si la philosophie est clairement au sol. Avec la qualité de nos receveurs et nos deux quart-arriéres on est capable de lancer le cuir et on le sait.

L'autre enseignement du match, ce sont les blessures de 3 joueurs offensifs.
C'est pas du tout une bonne nouvelle, mais c'est le format du tournoi et cela fait parti du jeu. On a 2 joueurs blessés au même poste, et un joueur au poste clé de quarterback qui a subi une blessure au genou. C'est un scénario négatif la dessus, mais c'est notre capacité à rebondir qui va faire la différence ; on aurait pu perdre face au Danemark si l'équipe n'avait pas répondue présent collectivement, mais l'attaque a bien répondue et n'a jamais perdu la maîtrise de ses émotions. On va préparer l'équipe la plus forte possible pour affronter l'Autriche et on verra bien le score final lorsque l'arbitre lèvera le cuir.

Pour la finale qui se profile, qu'elle est notre positionnement ?
Je considère que l'on est l'outsider face à l'Autriche qui est tenante du titre. On aime bien cette position d'outsider et j'insiste pour rappeler qu'en 2006 un groupe de jeunes français a signé une grosse performance en battant les allemands en finale. Ce n'est pas parce que l'on est outsider et « undersize » que l'on doit arrêter d'y croire : on va livrer un match de combat avec nos armes et on verra bien à la fin.

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